Il s’agit d’un procédé original de destruction sélective des adipocytes par le froid. L’effet du froid sur le tissu adipeux a été découvert fortuitement et rapporté dans différentes observations cliniques. Il s’est dans un premier temps développé aux USA grâce à Dieter Manstein en 2008. En France, c’est surtout depuis l’interdiction par le décret du 11/04/2011 de nombreuses lyses adipocytaires dites invasives que la cryolipolyse a fait surface.
Objectif du traitement : Réduction des bourrelets graisseux localisés par l’élimination progressive des adipocytes. La cryolipolyse apporte également un effet tenseur et une perte de volume.
Principe de traitement : La technique de cryolipolyse combine une aspiration, à l’aide d’une pièce à main qui fonctionne comme une ventouse, et une absorption de chaleur au niveau de la peau en contact avec des plaques dites à « effet Peltier ».
L’effet Peltier est un effet thermoélectrique utilisé comme système de réfrigération. C’est un phénomène physique de déplacement de chaleur en présence d’un courant électrique. La plaque de Peltier fonctionne comme une pompe à chaleur avec une face froide en regard de la peau et une face chaude par où ressort la chaleur. La mise en place d’une membrane thermique assure la protection de la peau ainsi qu’une meilleure conduction des échanges thermiques.
L’action du froid sur les adipocytes est efficace dès que la température atteint 10,4°C. Quant aux autres tissus, ils sont globalement préservés.
Sur le plan pratique, l’aspiration assure un contact optimal de la peau avec les plaques de Peltier à l’intérieur de la pièce à main, condition indispensable au bon fonctionnement de la technique, permettant ainsi une absorption de chaleur maximale réduisant ainsi en quelques minutes la température du tissu adipeux avec une diminution du flux sanguin due à la vasoconstriction par le froid.
Intérêt général de la cryolipolyse :
- Méthode non invasive
- Résultats dès la première séance si l’indication est bien posée
- Main-libre
ASPECT PHYSIO- PATHOLOGIQUE SIMPLIFIÉ
Il a été prouvé scientifiquement que les cellules graisseuses étaient plus sensibles au froid que les autres cellules de l’organisme. Concrètement, le refroidissement prolongé de la zone traitée envoie un signal extracellulaire aux adipocytes déclenchant l’apoptose. Ce phénomène correspond à une rétraction progressive de la cellule, avec condensation de la chromatine et du cytoplasme, suivie d'une fragmentation caractéristique de l'ADN aboutissant à la formation de fragments cellulaires ou corps apoptotiques.
Ces corps apoptotiques sont ensuite phagocytés par les cellules macrophages (cellule de « nettoyage » permettant l’élimination des débris cellulaires). Ils seront progressivement transportés par le système lymphatique puis traités et éliminés de manière naturelle.
POUR ALLER PLUS LOIN…
L’apoptose ou mort cellulaire programmée
Dans les organismes multicellulaires, les cellules devenues inutiles sont détruites par un processus de suicide cellulaire fortement régulé appelé « apoptose ». Ce programme s’effectue par le biais de protéases, les caspases, qui déclenchent la mort cellulaire en dégradant des substrats cellulaires du noyau et du cytoplasme. Le processus d’activation peut être initié par divers types de signaux intra- et extracellulaires. L’apoptose est donc un mécanisme régulateur essentiel qui intervient dans l’homéostasie tissulaire (équilibre entre prolifération et mort cellulaire) et dans divers processus physiologiques clés.
Nécrose versus Apoptose
Il existe 2 types majeurs de mort cellulaire : la nécrose et l'apoptose. La nécrose est une mort cellulaire dite "accidentelle" qui survient lors d'un dommage tissulaire et qui implique des groupes de cellules. Lors de la nécrose, la cellule gonfle puis la membrane cellulaire éclate déversant le contenu cellulaire dans le tissu environnant et provoquant localement une inflammation. Cette inflammation est provoquée par la présence d’enzymes et de substances inflammatoires présentent dans le cytosol.
L'apoptose découvert en 1972 au contraire est une forme « physiologique » de mort cellulaire, hautement régulée et qui est indispensable à la survie des organismes multicellulaires. Morphologiquement, l’apoptose correspond à une rétraction progressive de la cellule, avec condensation de la chromatine et du cytoplasme, suivie d'une fragmentation caractéristique de l'ADN aboutissant à la formation de fragments cellulaires ou corps apoptotiques (cf illustration). Les organites intracellulaires contenus dans les corps apoptotiques sont structurellement intacts. L'apoptose (du grec : chute des feuilles en automne, avec « apo » pour éloignement et « ptose » pour chute (description en 1972 par Kerr, Wyllie et Currie) donc signifie chute en se détachant) ressemble ainsi à une mitose abortive sans réplication, avec division de la cellule en multiples fragments conduisant à la perte de viabilité cellulaire. Les corps apoptotiques formés sont ensuite phagocytés par les macrophages ou des cellules épithéliales de voisinage normales ; la formation de corps apoptotiques avec membrane plasmique intacte prévient le relargage des constituants intracellulaires et donc la réaction inflammatoire. En ce sens, l'apoptose doit être distinguée de la nécrose qui aboutit à l’éclatement de la cellule suivi d'une réaction inflammatoire locale. La nécrose donne finalement l’image d’un phénomène anarchique et désordonné à caractère explosif, tandis que l’apoptose est un processus actif et bien contrôlé d’implosion cellulaire.
LA CELLULE GRAISSEUSE
Un adipocyte est une cellule de stockage de la graisse.
Situation
Les adipocytes sont regroupés en amas graisseux dans la couche la plus profonde de la peau appelé l’hypoderme.
Structure
Ces cellules possèdent une morphologie ronde, jusqu’à 150 micromètres de diamètre. Elles sont présentes dans les tissus adipeux (graisseux). On distingue :
les adipocytes blancs, qui contiennent une grosse goutte lipidique ;
les adipocytes bruns, qui contiennent de nombreuses petites gouttes lipidiques et des mitochondries riches en cytochromes : source de chaleur (surtout présente chez les nouveaux né)
Rôle des adipocytes
Ils ont pour rôle d'accumuler l'énergie sous forme de graisses de type triglycérides. Ils peuvent synthétiser les triglycérides à partir d’acides gras et de glycérol, mais aussi les excréter quand l’organisme doit piocher dans ses réserves.
Ils sécrètent également des hormones comme la résistine et la leptine qui régulent l’appétit, et permettent l’adaptation à la température ambiante par thermogenèse.
Le nombre d’adipocytes augmente jusqu’à l’adolescence où il devient constant. En cas de prise de poids, les adipocytes vont d’abord prendre du volume avant de se multiplier si la prise de poids est conséquente. En revanche, le nombre d’adipocytes ne diminue pas en cas de perte de poids, ce qui facilite la reprise de poids.
LE SYSTEME LYMPHATIQUE
Qu’est ce que la lymphe ?
La lymphe est un fluide translucide issu du sang qui circule dans un réseau parallèle aux veines : le système lymphatique. Sur le trajet des vaisseaux lymphatiques, en particulier au niveau des coudes, de l'aine, de l'abdomen, de la poitrine, du cou et des aisselles, se trouvent les ganglions lymphatiques. Leur objectif est de filtrer la lymphe et éliminer bactéries, virus et autres substances étrangères qui peuvent s'y trouver. N'ayant pas le coeur pour assurer le rôle de pompe, contrairement au sang, il faut une journée complète à la lymphe pour faire le tour du corps. D'où l'expression «lymphatique» pour qualifier quelqu'un de lent.
Son rôle
C'est dans le système lymphatique que l'on trouve les globules blancs. Ces soldats de l'immunité sont capables de reconnaître les microbes déjà rencontrés et donc de donner plus vite l'alerte. D'autres globules blancs, les macrophagocytes, sont chargés de capturer et de digérer ces microbes. Le réseau lymphatique joue donc un rôle clé dans notre immunité en transportant les cellules de défense sur le lieu d'une invasion microbienne. Mais on trouve d'autres substances dans la lymphe, comme des graisses, des toxines, de grosses molécules de protéines dont l'organisme veut se débarrasser. A elle seule, la lymphe évacue 75 % des déchets de nos cellules.
Il sera donc très important de boire afin de faciliter le drainage durant le traitement de cryolipolyse. L’activité physique et le drainage lymphatique manuel ou mécanique sont vivement conseillés en complément afin d’accélérer les résultats !